Les immeubles fort dégradés de Brossolette, en marge du quartier Nord, avaient fait l'objet d'un projet de rénovation par l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). Avec le changement de majorité municipale, la réhabilitation s'est muée en projet de destruction. À la place, devraient sortir de terre des logements sociaux et privés, mêlés à des activités de service.
Mais le projet n'est pas encore définitif et, surtout, les vieux bâtiments de Brossolette se dressent encore, pour la plupart. Et plusieurs familles y vivent encore. Jean-Pierre Bachelay, directeur général de l'Office public de l'habitat d'Amiens (l'Opac), apporte quelques précisions quant au projet de Brossolette.
Le Télescope d'Amiens: Quelle est la proportion de logements occupés à Brossolette?
Jean-Pierre Bachelay: L'ensemble Brossolette se composait de sept bâtiments, au total 230 logements. Désormais un premier bâtiment a été détruit, avec les difficultés qu'on sait [vandalisme de la grue de démolition, ndlr.] Aujourd'hui il ne reste plus que six bâtiments et 200 logements.
Seuls dix-sept appartements sont encore occupés, car nous avons procédé au relogement des familles. Parmi ces familles, neuf ont accepté les propositions que nous leur avons faites et sont en attente d'un logement, sur Calmette pour la plupart. Deux sont nos gardiens, que nous déménagerons en fonction des besoins. Enfin, les six derniers ont eu des propositions et travaillent avec nos agents. Nous ne sommes pas inquiets.
Que va faire l'Opac contre les dégradations des conditions des derniers occupants?
Il est évident que c'est difficile pour nos agents d'entretenir un immeuble quasiment vide. Tant qu'il y aura des familles à l'intérieur, on ne transigera pas sur la sécurité des familles.
Si des graves problèmes de sécurité se produisent nous intervenons tout de suite, mais s'il s'agit de mener des rénovations de confort sur ces appartements qui sont voués à la destruction, c'est plus délicat. Notre priorité est plutôt de reloger toutes les familles le plus rapidement possible.
Y aura-t-il des réductions de charges pour ces habitants qui voient leurs conditions dégradées?
Non. L'Opac ne répercute pas l'ensemble des charges sur les locataires qui restent dans les immeubles.
Leurs charges restent stables alors que certains frais, comme les chauffages collectifs, sont habituellement partagés entre les occupants. Mais il n'y aura pas de variations dans les charges. Néanmoins, nous prenons en charge tous les frais liés au déménagement des habitants.
D'autres bâtiments seront-ils détruits avant la fin des déménagements?
Non, nous souhaitons démolir de façon simultanée tous les bâtiments restants. Notre objectif est que cela soit réalisé pour le milieu de l'année 2013.
Jean-Pierre Bachelay, directeur général de l'Opac d'Amiens, a été interviewé, par téléphone, le 8 novembre.