Ils s'y attendaient les Goodyear.
Analysant sur son blog la stratégie de Goodyear-Dunlop, la CGT Goodyear prédisait l'attitude de la direction lors du CCE d'aujourd'hui: «ne pas être très affirmatif et faire porter la responsabilité d’un projet éventuel de fermeture sur le syndicat majoritaire tout en laissant sous-entendre qu’il existe encore d’autres possibilités et pourquoi pas faire intervenir le gouvernement dans ce dossier».
Ce matin, la direction Goodyear a bien présenté un projet de fermeture et fait porter le chapeau à la CGT Goodyear. Mais elle a été plus affirmative que prévu, annonçant que «la fermeture était la seule option possible après cinq années de négociations infructueuses».
Son projet de fermeture, présenté en CCE aujourd'hui, concerne l'ensemble du site, mais «Goodyear restera à l'écoute des initiatives qui pourraient être proposées par les parties prenantes, dans le cadre de la procédure entamée aujourd'hui», explique le communiqué de la direction. Les détails de leur projet de fermeture seront dévoilés lors d'un prochain CCE.
En attendant, le gouvernement, à travers Arnaud Montebourg a déjà promis d'intervenir sur le dossier. Interpellé hier à l'Assemblée nationale par la député de la 2e circonscription de la Somme, Barbara Pompili, il répondait: «Nous préférons le plan de départ volontaires et la reprise par Titan, et nous avons repris contact avec Titan. Il est possible d'éviter le pire demain.»
Pour les salariés, c'est le début d'un énième round juridique (lire notre article) avec la direction. Après six ans de lutte, ils sont bien placés pour savoir qu'il y a une différence entre une annonce de fermeture et une fermeture effective du site.