Ce n'est pas une surprise, la Picardie pourvoyait à ses habitants plus d'emplois en 2011 qu'en 2012.
En une année, le territoire a vu disparaître 6 000 postes de travail, soit une baisse de 1,6% des emplois salariés. C'est un recul trois fois plus rapide que celui constaté sur l'ensemble de la France (-0,6%). «À la vulnérabilité de l'appareil productif régional, se conjugue le niveau de formation des jeunes picards, plus faible que la moyenne française, qui les rend plus fragiles sur le marché du travail», expliquait le bilan économique 2012 en Picardie, présenté par l'Insee hier matin, à Amiens dans les locaux de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac).
Ce repli de l'activité a touché principalement l'industrie. Le secteur, qui emploie toujours 108 400 personnes fin 2012, a perdu 4000 postes de travail (-3,5%), dont 2000 étaient pourvus par des intérimaires. Une baisse dans la continuité des dix dernières années qui ont vu disparaître 30% de l'emploi industriel picard. En 2012, le chiffre d'affaires des entreprises industrielles s'était lui replié de 6,5%. La baisse est particulièrement sensible dans les secteurs du papier et du textile-habillement. Seule éclaircie: le secteur pharmaceutique est à la hausse.
L'année 2012 fut aussi une année morose pour le secteur de la construction qui occupe 36 000 salariés en Picardie. Au cours de l'année dernière, 1000 postes ont disparu. Un recul qui a néanmoins épargné le département de l'Oise. En 2012, le nombre de logements autorisés à construire avait diminué de 13% par rapport à 2011. Là encore, le repli est plus dur en Picardie que dans le reste de la France (-10%).
Les femmes moins – directement - touchées par l'aggravation du chômage
En conséquence le chômage a augmenté en Picardie. En tenant compte des personnes travaillant à temps partiel, le chômage a progressé de 8,2% en 2012.
Seule surprise dans le tableau dressé par l'Insee, l'aggravation du chômage a plus touché les hommes que les femmes (+7%), contrairement à ce qui se passe habituellement. Les séniors sont également particulièrement touchés.
L'Insee formule plusieurs hypothèses pour l'expliquer: «D'une part, un certain nombre de femmes renoncent sans doute à se porter sur le marché du travail. D'autre part, la concurrence accrue à l'embauche devient de plus en plus pénalisante pour les plus âgés qui souvent présentent à la fois les niveaux de formation les moins élevés et les demandes de salaires les plus fortes».