La gratuité et les économies
Car la gratuité amènerait aussi quelques économies dans le fonctionnement du réseau de bus. Ainsi, cela peut aussi impliquer une réduction du personnel ou, tout au moins, la réorientation de plusieurs postes de travail.
Selon des contrôleurs interrogés, ils seraient environ 25 personnes à occuper ce poste à Amétis. En y ajoutant une quinzaine d'employés du service commercial, il faudrait donc réorienter les missions d'une quarantaine d'employés si l'on passait à la gratuité des bus. On peut penser à des formations internes pour devenir chauffeur: pour remédier à l'utilisation chronique de chauffeurs intérimaires, la direction de Kéolis a récemment embauché une dizaine de conducteurs.
Mais sans tickets on peut aussi envisager des économies de papier et de machines. Les chauffeurs qui n'ont plus à vendre des tickets sur leur trajet, cela peut aussi représenter une économie de temps et une meilleure régularité.
Les contrôles des titres de transports, qui se mènent généralement bus à l'arrêt, peuvent aussi retarder la circulation des véhicules. Sans compter que ces contrôles peuvent provoquer des tensions entre usagers, conducteurs et contrôleurs...
Des économies à la marge? C'est ce que pensent Gilles Demailly et Jacques Lessard. En face, on pense que la mesure vaut le coup. «Six millions, ça paraît possible, estime Cédric Maisse, sinon, on peut aussi prendre des mesures intermédiaires».
Plusieurs idées sont évoquées par les candidats de droite et de gauche: des tarifications solidaires plus larges, calculées sur les revenus ou encore des lignes spécifiques gratuites, comme celle de l'hôpital, par exemple. Un chose est sûre, à Amiens le coût payé par les usagers ne représente pas le coût réel du service. En effet, grâce aux tarifications solidaires, la recette de la vente des tickets ne représente qu'une toute petite partie du budget des bus: 15 à 16%.