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Benoît Hamon esquisse à Amiens sa future loi

Le 29 October 2012
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Par Fabien Dorémus A lire aussi

«Il n'y aura pas de sortie de crise sans le développement de l'économie sociale et solidaire.» C'est par ces mots que Benoît Hamon a achevé son passage à Amiens aujourd'hui. Le ministre de l'Économie sociale et solidaire (ESS) a consacré son lundi à la rencontre de différents acteurs locaux de l'ESS. Dans un premier temps, le matin, il a rencontré les responsables du centre d'appels A cappella et des entreprises d'insertion Ménage service et Les Astelles.

Puis, dans l'après-midi, au coeur de la salle des Assemblées du Conseil régional de Picardie, le ministre a animé une réunion plénière sur la mise en œuvre de la stratégie régionale de développement de l’ESS. Grand succès. La salle était comble pour l'accueillir.

Benoît Hamon, arrivé quelques 20 minutes en retard, a commencé par vanter les mérites de l'ESS: «L'économie sociale et solidaire représente 10% des emplois salariés en France. Elle est plus robuste que l'économie classique. [...] Désormais, il faut permettre aux différents champs de l'ESS, dans leur diversité, de franchir un palier pour se développer.»

Développer l'économie sociale et solidaire, c'est la mission du ministre. Pour cela, il prépare un projet de loi qui sera examiné à l'Assemblée nationale au printemps. Cette loi aura trois objectifs : faire «reconnaître l'ESS, la structurer et la développer». La Banque publique d'investissement consacrera une enveloppe de 500 millions d'euros à cette mission.

«La volonté politique existe»

Dans cette prochaine loi, des dispositions seront notamment mises en oeuvres pour faciliter la reprise par les salariés d'une entreprise qui n'a pas trouvé de repreneur. Selon Benoît Hamon, «entre 50 000 et 200 000 emplois sont détruits chaque année, suite à la disparition d'entreprises saines, car le chef d'entreprise n'a pas prévu sa succession».

Quelques acteurs locaux de l'ESS ont pu prendre la parole lors de la séance : pour témoigner ou pour présenter une doléance afin d'alimenter les réflexions dans le cadre de la préparation de la future loi.

Vers la fin de la séance, la responsable de la coordination Égalité et droits des femmes à la CPCA a particulièrement insisté sur le besoin de lutter contre les stéréotypes et le sexisme au sein de l'ESS, qui a la particularité d'employer beaucoup de femmes.

Benoît Hamon a abondé dans le même sens, signalant que les femmes étaient sous représentées aux postes de directions, même dans l'ESS. Pour finir, il s'est adressé aux collectivités territoriales et aux acteurs locaux de l'ESS. «Beaucoup de choses reposent sur vous. Nous allons essayer de créer un environnement très favorable pour faire émerger des projets dans l'ESS. Par le passé, il a parfois manqué l'action de l'État, désormais la volonté politique existe. On compte sur vous, et aujourd'hui vous pouvez aussi compter davantage sur nous.»